Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels du du 23 au 30 avril 2021

1. Coronavirus : les chiffres en Inde
2. Coronavirus : la confusion entre sérum et vaccin
3. Coronavirus : le retour à l’école

4. « L’école primaire »
5. Frédérique Vidal, invitée du Grand Entretien de France Inter
6. La déclaration 2020 des impôts version papier

7. L’attaque terroriste dans le commissariat de Rambouillet
8. L’affaire Sarah Halimi
9. Thomas Pesquet et la mission Alpha

10. Les podcasts de France Inter
11. Coup de coeur des auditeurs : La Série Documentaire « Vivre sans sexualité »
12. L’écriture inclusive
13. Le choix des mots
14. Suggestions de reportages des auditeurs

Dire le réel

Plus de 150 millions de cas de Covid-19 ont été recensés dans le monde – selon un comptage de l’AFP à partir de bilans officiels vendredi – l’Inde et le Brésil se trouvant aujourd’hui en première ligne dans l’épidémie.  
En Inde, 2,5 millions de cas ont été détectés ces sept derniers jours. Les hôpitaux sont submergés. Ils manquent de lits, de médicaments et d’oxygène. Ces dernières 24 heures, 385 000 nouvelles contaminations ont été déclarées et près de 3 500 décès enregistrés. L’aide internationale commence à arriver dans ce pays d’1,3 milliard d’habitants. Plus de 40 pays se sont engagés à lui envoyer une aide médicale vitale et des approvisionnements ces prochains jours.   

A propos de la situation alarmante en Inde, décrite sur les antennes, des auditeurs nous alertent : ces informations sont exactes mais leur analyse et leur mise en perspective chiffrées telles qu’elles sont données dans les journaux génèrent des inexactitudes et pourraient gagner en rigueur afin de ne pas fausser la perception de la réalité :  

« Dans son journal votre journaliste a ajouté à l’issue d’un reportage sur le variant indien que l’Inde s’enfonçait dans la crise et avait battu le record mondial de contaminations avec 315 000 nouveaux cas en 24 heures. Je suis très inquiet des effets délétères sur l’état de l’opinion de ce genre d’information inexacte et éminemment anxiogène.  Ce « record du monde » est factuellement correct mais n’a aucun sens. Il participe d’une difficulté évidente de beaucoup de journalistes à manier les chiffres, et particulièrement à les mettre en perspective. En effet, l’Inde compte plus de 1,3 milliard d’habitants. Rapporté à la population, les 315 000 cas représentent tout sauf un record du monde (ce taux est moins de la moitié de celui observé en France). Or le chiffre en valeur absolue n’a aucun intérêt. On pourrait sinon annoncer tous les jours que l’Inde ou la Chine ont battu des records du monde, sinistres ou réjouissants. » 

« A plusieurs reprises aussi bien dans le 5/7 que dans d’autres émissions, j’ai entendu des propos catastrophiques sur la situation épidémique en Inde (pays « ravagé », épidémie « hors de contrôle »…) pour évoquer une situation dramatique d’environ 350 000 cas journaliers. Cependant, si on rapporte ce chiffre à la population globale de l’Inde (1,3 milliards d’hab.), le chiffre est à relativiser puisque rapporté à la dimension de notre pays (pays 20 fois moins peuplé) cela représente 17 500 contaminations par jour !!! Autrement dit, avec plus de 30 000 nouveaux cas par jour, la situation en France est en moyenne deux fois plus catastrophique qu’en Inde ! Compte tenu de l’état du système de santé en Inde, je comprends très bien que l’on s’inquiète très fortement, mais il ne faut pas le faire sur la base des chiffres bruts (ou alors très très sous-estimés). »  

« Marre d’entendre depuis deux jours les journalistes qualifier de « terrible catastrophe » les chiffres de contamination en Inde : 350 000 contaminations par jour dans un pays de 1 milliard 300 millions d’habitants (Inde) c’est deux fois moins que 30 000 dans un pays de 67 millions d’habitants (France). Un peu d’esprit critique et d’arithmétique s’il vous plaît. »

La confusion entre vaccin et sérum 

Depuis plusieurs mois déjà, des auditeurs font régulièrement cette remarque : « sérum » n’est pas synonyme de « vaccin ». Or régulièrement, sur toutes les antennes, l’un est pris comme synonyme médical de l’autre. Cette confusion ne cesse de générer des messages de la part d’auditeurs médecins, pharmaciens, soignants :   

« J’ai entendu le journaliste évoquer les fabricants de « sérum » anti-covid. Il faudrait arrêter maintenant ! Il n’y a malheureusement aucun « sérum » anti-covid, juste des vaccins. Renseignez-vous si vous ne savez même pas la différence entre vaccination et sérothérapie. »

« Pasteur doit se retourner dans sa tombe lorsqu’il entend les journalistes employer le mot Sérum comme si c’était un synonyme de Vaccin… Quasiment tous les soirs, en rentrant du cabinet vétérinaire dans lequel je travaille, j’entends les journalistes employer indifféremment ces 2 mots pour parler… uniquement de vaccins. » 

« Je vous avais déjà rapporté, et je ne suis pas le seul, une erreur manifeste dans la présentation des vaccins contre le coronavirus, que certains journalistes et présentateurs persistent à appeler « sérum ». Je sais que nombreux sont les auditeurs qui réagissent à cette grossière erreur, et depuis des semaines. Alors, pourquoi persiste-t-elle ? Ne transmettez-vous pas l’information ? Pourquoi ce dysfonctionnement récurrent ? »  

L’information et les remarques des auditeurs ont été transmises à l’ensemble des rédactions et en particulier des spécialistes santé. L’emploi du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » est-il fautif dans un article ou reportage journalistique ?    

Scientifiquement il ne s’agit évidemment pas de la même chose, cependant une relative souplesse lexicale est autorisée, y compris par le milieu médical qui tolère l’usage du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » par les journalistes afin que ceux-ci puissent éviter la répétition du mot vaccin dans leurs papiers. 

Retour à l’école « primaire » 

Lundi, les élèves ont repris le chemin de l’école, ce qui a donné lieu à de nombreux reportages et interviews et une confusion régulière sur les antennes, maintes fois signalée par de très nombreux auditeurs :   

« Il faudrait dire à vos journalistes et rédactions qu’on ne peut pas parler d’école Maternelle et d’école Primaire, l’une d’un côté et l’autre de l’autre ! Le primaire, c’est la maternelle + l’élémentaire, comme le secondaire est le collège + le lycée. L’un ne s’oppose pas à l’autre mais le Primaire est un ensemble composé de deux sous-ensembles… Aurait-on idée de dire « …le collège et le secondaire… » ??? » 

En résumé : les « écoles primaires » regroupent les écoles maternelles et élémentaires, comme « le secondaire » regroupe le collège et le lycée.   

Dans les lycées et les collèges justement, le déploiement des auto-tests est envisagé. Un protocole irréalisable pour Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN-Unsa (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) qui a estimé sur Franceinfo qu’ « un lycée n’est pas un dispensaire, ce n’est pas un centre de soins et encore moins un hôpital de campagne ». Selon les dernières directives du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, les lycéens devront effectuer un autotest par semaine à partir du 10 mai dans leur établissement.  

Encadrer les autotests des élèves ? Un défi qui fait réagir nos auditeurs enseignants :   

« Depuis les débuts de cette pandémie les enseignants se sont énormément adaptés. De plus dès que la société rencontre un problème on dit « c’est le rôle de l’école ». On ne peut pas demander tout et n’importe quoi aux enseignants. De plus, je me suis informé sur le protocole des autotests et cela ne semble absolument pas si simple et au niveau d’un groupe cela demande organisation et formation. Sous-entendre que les enseignants feraient preuve de mauvaise volonté est problématique pour ne pas dire honteux. Plus les enseignants sont impliqués, plus on leur demande de s’adapter sans accompagnement à la hauteur. »  

La déclaration d’impôts  

Mardi dernier dans la matinale de France Inter, il a été annoncé que ce 27 avril 2021 était le dernier jour pour envoyer la déclaration 2020 version papier aux impôts. Il y a eu confusion avec la date limite d’envoi des papiers par le service des impôts. Cette erreur a semé le trouble chez des auditeurs âgés ou bien leurs enfants :   

« Le problème c’est que cette info concerne souvent des gens âgés qui s’inquiètent facilement ou qui résident dans des zones très mal desservies par les services publics (Poste, liaisons téléphoniques etc.…). Sans compter les contraintes de confinement pour les proches qui les aident pour leurs formalités. »  

« Vous avez signalé aux auditeurs ce matin que la date limite de dépôt de la déclaration des revenus 2020 était aujourd’hui alors qu’il s’agissait de la date limite d’envoi des déclarations préremplies par voie postale aux contribuables. Je travaille dans un service des impôts des particuliers et je vous avoue que cette erreur est assez regrettable et a eu un fort impact pour les collègues de l’accueil ayant dû gérer un afflux très important. »  

« Par deux fois ce matin, dans les journaux la journaliste a annoncé que c’était le dernier jour pour envoyer la déclaration papier de revenus. Concerné par la déclaration de ma mère (99 ans) qui habite à 300 km de chez moi, j’ai consulté le site du ministère. Et là la date limite est fixée au 20 Mai. Ouf ! Je suppose que de nombreuses personnes âgées, matinales de surcroit, ont pu s’inquiéter de cette annonce. Je m’étonne que la rédaction (que j’apprécie au passage) n’ai pas fait la vérification nécessaire avant de diffuser cette nouvelle. J’attends un rectificatif. » 

Le rectificatif a eu lieu dans les flashs de la matinée et dans le journal de 13 heures. Chaque auditeur nous ayant écrit mardi dernier au sujet de cette information a également reçu individuellement un message d’excuses de la part de la direction de la rédaction de France Inter :  « Contrairement à ce que nous avons dit dans la matinale de ce mardi, les déclarations d’impôts en version papier sont à renvoyer le 20 mai au plus tard et non ce mardi. Nous présentons nos excuses pour cette erreur et particulièrement aux auditeurs concernés que nous avons troublés. »

L’affaire Sarah Halimi

​​​​​​​Depuis la confirmation de l’absence de procès dans l’affaire Sarah Halimi, les auditeurs nous écrivent régulièrement pour faire part de leur réelle incompréhension de cette décision. Sarah Halimi, de confession juive, a été tuée en 2017 par un de ses voisins. Son meurtrier a été jugé pénalement irresponsable par la Cour de cassation. Cette décision continue de susciter une vive émotion :  

« Je souhaite que vous fassiez part de mon indignation conséquente à la décision judiciaire prise par un groupe de magistrats et experts de déclarer le meurtrier « irresponsable pénalement » parce que soi-disant souffrant de « bouffées délirantes » dues à des troubles psychiques et la consommation de cannabis. Puissent vos auditeurs adresser comme je l’ai fait une lettre d’indignation au Président de la République et au Garde des sceaux. »  

« Non Madame la journaliste, ce n’est pas que la « communauté juive » qui est scandalisée par la décision du Conseil d’Etat ! Pas la peine d’être juif pour être horrifié par les meurtres antisémites. Et j’en ai assez de ce découpage en « communautés », nous sommes des citoyens, point. »   

Dimanche dernier, le gouvernement a annoncé un projet de nouvelle loi sur l’irresponsabilité pénale, alors que ce même jour au moins 25 000 manifestants en France réclamaient « justice » pour la sexagénaire juive.   

Répondant à la demande d’Emmanuel Macron d’un « changement de la loi », le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a indiqué que le projet de loi serait présenté « fin mai » en Conseil des ministres, en vue d’un vote « par le Parlement à l’été ». Ce nouveau texte vise selon le ministre de la Justice à « combler (un) vide juridique », celui de « l’absence de possibilité offerte par le droit actuel de tenir compte de la prise volontaire de substances toxiques par un individu conduisant à l’abolition de son discernement ». 

Lundi au lendemain de cette annonce, Serge Portelli, avocat et ancien magistrat a estimé sur l’antenne de Franceinfo :  « On va vers la pire des lois, la loi de circonstance”. On va vers une loi « votée sous la pression de l’opinion publique, sous le coup de l’émotion, comme cela se fait pendant si longtemps. Je pensais qu’on était un petit peu sorti de cette logique. Et en plus, on est en pleine campagne électorale. Mais là, on est à des kilomètres de la moindre réflexion », a constaté l’avocat.   

Une prise de position peu appréciée et commentée par des auditeurs :  

« Très choqué par la position de l’avocat concernant l’intervention du Président de la République pour modifier la loi concernant l’irresponsabilité de meurtriers sous l’emprise de drogues. N’en déplaise aux juristes, j’estime que tout parlementaire ou le Président de la République qui représentent le peuple, ont la légitimité de demander la modification d’une loi inadaptée. Aux parlementaires de faire la loi, aux magistrats de dire la loi (et pas plus) « au nom du peuple français », selon la formule. » 

Hier matin, Marie Dosé, avocate pénaliste des familles françaises dont les enfants et petits-enfants sont détenus au Nord-Est syrien, auteure de “Les victoires de Daech” et Fethi Benslama, psychanalyste, membre de l’académie tunisienne et auteur du livre “Le saut épique ou le basculement dans le jihad” étaient au micro de Guillaume Erner pour aborder cette affaire dans « Les matins », « Antisémitisme, terrorisme : quand la justice se heurte à la psychiatrie » :  

« Cette émission, “Les matins” sur France Culture, a été particulièrement intéressante et constructive. Vos invités ont su éclairer une situation compliquée, révoltante et vraiment triste. Cela paraît toujours aussi « injuste » en soi mais nous comprenons mieux le rôle de la justice, ses limites et le cheminement d’une procédure qui protègerait les victimes et serait « équitable » en considérant les circonstances et la personnalité des criminels. Cela donne du sens au mot justice. La balance et l’équilibre. J’espère que la famille de Sarah Halimi obtiendra réparation autrement et trouvera la paix. »   

Thomas Pesquet et la mission Alpha 

Vendredi dernier, une fusée SpaceX transportant un vaisseau Crew Dragon avec quatre astronautes à bord, dont le Français Thomas Pesquet, a décollé avec succès de Cap Canaveral, en Floride, pour une mission vers la Station spatiale internationale (ISS).   

Le voyage vers la station spatiale, qui tourne en orbite à quelque 400 km au-dessus de la Terre, a duré environ 23 heures et samedi la capsule s’est correctement amarrée à l’ISS. Les quatre membres de l’équipe Crew 2, deux astronautes de la Nasa – le commandant de la mission, Shane Kimbrough, 53 ans, et la pilote Megan McArthur, 49 ans – ainsi que l’astronaute japonais Akihiko Hoshide, 52 ans, et le Français Thomas Pesquet, 43 ans, de l’Agence spatiale européenne ont donc rejoint leurs collègues de l’ISS et devraient passer environ six mois à bord pour mener des expériences scientifiques et de la maintenance avant de retourner sur Terre. 
Cette actualité a été largement relayée sur les antennes et a suscité un abondant courrier des auditeurs que l’on peut répartir en trois thématiques :  

En premier lieu, les auditeurs n’ont pas compris le choix de cette importante couverture médiatique :  
« Comment pouvez-vous donner une telle place écrasante au départ de Pesquet pour l’ISS ? Il en part souvent des hommes et des femmes sur cette station, alors pourquoi un tel battage ? Ce n’était pas un scoop !!!!!!! C’est insupportable, il n’y avait plus aucune autre information vendredi. Une véritable overdose. » 

Un autre auditeur ajoute :  
« J’avoue ne pas voir du tout en quoi le récent décollage de Pesquet depuis Cap Canaveral pourrait être pertinemment qualifié d’ »historique ». Des dizaines d’astronautes ont vécu dans la Station Spatiale Internationale depuis qu’elle a été mise en orbite en 1998. » 

Ensuite des auditeurs s’interrogent sur le phénomène « Thomas Pesquet » et son impressionnante médiatisation :   
« Je n’ai rien contre Monsieur Pesquet (efficace vulgarisateur scientifique !), mais il n’est ni le commandant, ni le pilote de cette mission. Ce n’est pas parce que les Français ne connaissent que lui dans cette mission spatiale qu’il faut lui attribuer tout le mérite ». 

« Honnêtement, objectivement… est-ce qu’on en fait pas un peu beaucoup autour de Thomas Pesquet ? » 

Enfin, de nombreux auditeurs ne comprennent pas, ou plus, l’intérêt de ces missions spatiales au regard du dérèglement climatique subi par la planète :  
« Après les océans, l’homme se répand en nappes bien lourdes dans l’espace, polluant autant les lieux que nos rêves et le mystère… Et tout ça pourquoi faire ? » 

« Depuis que j’ai découvert la réalité de l’urgence environnementale, je ne comprends plus l’intérêt d’investir dans la recherche spatiale. Ça ne me fait plus rêver. Merci de m’expliquer. » 

« Je suis de plus en plus en colère contre cette admiration béate de la conquête spatiale et de l’exploration de Mars. C’est ça le projet de l’humanité, envoyer quelques privilégiés dans l’espace pendant qu’on est des milliards à crever de pollution et de réchauffement climatique ? C’est insupportable, cet argent public devrait être employé pour des recherches au bénéfice de tous. »  

Demain, Matthieu Mondoloni, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo, répond à toutes ces questions des auditeurs dans le rendez-vous de la médiatrice sur Franceinfo à 11h51.  

Si des adultes s’étonnent de l’intérêt porté à la mission spatiale de Thomas Pesquet, de nombreux enfants suivent ses aventures avec curiosité et un insatiable appétit de découvertes, comme en attestent les messages que nous recevons :  

« Je représente l’école Thomas Pesquet de notre commune. Nous avons déjà essayé de prendre contact avec lui, pour lui annoncer que notre école porte son nom depuis deux ans maintenant (c’est le choix des élèves) mais également pour essayer d’avoir un échange oral entre lui et les enfants. Etant donné qu’il va donner plusieurs interviews depuis l’espace dans les 6 mois qui viennent, est-il possible d’en organiser une depuis notre école ? » 
Le message a été transmis ! Sujet à suivre…  

« Merci beaucoup pour cette idée de « L’émission spatiale » avec Thomas Pesquet. Mon petit garçon aimerait beaucoup lui poser une question. Comment procéder ? » 

L’ »Emission Spatiale » fonctionne comme la chronique « Salut l’info ! ». Il s’agit de classes, de niveau primaire, ayant engagé tout un travail autour de l’espace avec leurs enseignants et qui peuvent contacter la journaliste Estelle Faure (via le site mediatrice.radiofrance.com) pour interroger Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale. Durant six mois, l’astronaute tient son journal de bord sur l’antenne et répond aux questions des enfants sur sa mission, la vie quotidienne à bord de l’ISS ou encore les expériences qu’il mène dans l’espace.  

Pour les écoliers qui le souhaitent, il est encore possible d’évoquer cette initiative avec leurs enseignants afin d’engager un travail autour de cette mission et pouvoir prendre part à l’aventure de l' »Emission Spatiale » programmée chaque samedi à 10h40 et 12h50 sur Franceinfo.  

Les podcasts de France Inter 

En attendant d’écouter les réponses de Thomas Pesquet, les jeunes passionnés peuvent se plonger dans des récits de la conquête spatiale en découvrant notamment « La mission Apollo 11 l’histoire du premier homme à avoir marché sur la Lune » un podcast France Inter de la collection « Les Odyssées », récit vertigineux du voyage sur la Lune de Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin. 

Les podcasts jeunesse de France Inter rencontrent un incontestable succès « Une histoire et…OLI » et « Les Odyssées » cumulent plus de 30 millions d’écoutes depuis leur lancement :  

« Un grand merci pour les podcasts éducatifs et ludiques dédiés aux enfants. Mon fils s’endort avec chaque soir depuis le premier confinement. Ces émissions m’ont également permis d’aborder différents sujets avec des élèves et de nourrir leur curiosité en abordant les thèmes avec une approche différente. Nous espérons donc encore pouvoir découvrir régulièrement de nouveaux podcasts. » 

« Ce message s’adresse à Laure Grandbesançon. Grâce à ces podcasts elle m’a aidée à supporter les confinements… mes enfants adorent l’écouter et cela a souvent été une alternative aux écrans.  J’ai moi aussi beaucoup apprécié les contenus à la fois pédagogiques et humoristiques. »  

« Bonjour Monsieur Vidard, Mes enfants de 10 ans et 6 ans sont fans de vos émissions Olma, la Terre au carré. Elles leur apportent beaucoup de joie et de quoi comprendre le monde dans lequel ils vivent, bien sûr à leur manière car ils ne comprennent pas tout. » 

Le podcast est une des nouvelles façons d’apprécier la radio, la possibilité de réécouter des émissions et d’en entendre de nouvelles qui ne sont pas sur l’antenne de France Inter – ou des autres antennes du groupe – mais créées spécialement pour vous et disponibles sur le site ou l’application de Radio France. Il s’agit d’un contenu audio, de fiction, d’information ou un documentaire.   

Les podcasts ont connu un fort engouement pendant la période de confinement où l’envie de divertissement était très forte. Si certains de nos auditeurs n’apprécient pas le mot « podcast » combinaison d’iPod et broadcast – nos amis Québécois préfèrent le terme balado – ils plébiscitent cependant sans réserve ces contenus :  

« Le podcast sur Napoléon est formidable. Est-il envisagé d’en faire un sur la Commune pour ses 150 ans ? Ce serait formidable ! »  

« Je tenais absolument à vous écrire pour vous remercier et vous féliciter pour ce podcast exceptionnel. C’est un bijou de prise de son, de restitution d’ambiance, d’esprit avec Édouard Baer et une belle plongée dans l’Afrique francophone. Grâce à vous j’ai voyagé depuis mon canapé dans mon casque audio et à la fin du podcast j’avais de la poussière sur mes chaussettes. Une œuvre d’art salutaire et agréable en ces temps de mobilité restreinte. MERCI !! » 

« Je voudrais m’adresser à Maïa Mazaurette pour la remercier infiniment pour son podcast Traverse, Une histoire intime. Son récit est d’une finesse et d’une sensibilité extrêmes, avec un regard juste et vrai sur la mort, sans faux-semblant et une jolie pointe d’humour. (…) Maïa est la première personne que j’entends parler de la mort avec une vérité qui peut paraître crue, loin du convenu et pleine de respect. » 

Le succès grandissant des podcasts traduit la mutation des usages de la consommation audio et ce matin sur France Inter,  le rendez-vous de la médiatrice était consacré à cette production en pleine croissance, avec, pour répondre aux questions des auditeurs Yann Chouquet, directeur des programmes de France Inter, et Laure Grandbesançon l’heureuse productrice des Odyssées, grand succès de la chaîne. 

L’écriture inclusive 

L’usage de l’écriture inclusive sur les sites des antennes de Radio France est le sujet qui monte dans les courriels des auditeurs. Ces derniers se montrent très critiques sur cette pratique qui, à travers l’emploi du vocabulaire, de la syntaxe, de la grammaire et le choix de la typographie, vise à éliminer la domination du genre masculin sur le genre féminin imposée par les normes de notre langue. Il s’agirait là d’une forme de discrimination sexiste selon les défenseur.e.s de l’écriture inclusive.  

« Par pitié, stoppez votre politiquement correct ! A quoi rime votre prétendue écriture inclusive (les « auteur.e.s »), inutile, impossible à enseigner, et en réalité excluante, comme l’a dénoncé une tribune fort éclairante signée de grands linguistes universitaires (hommes et femmes) ! » 

 « Votre écriture inclusive est réellement horripilante. Par pitié pour vos lecteurs arrêtez ! Comment lisez-vous à voix haute ces passages inclusifs ? »  

« Pensez-vous que c’est une bonne chose de l’utiliser ? Est-ce devenu la norme chez France Inter ? Relisez-vous ce qui est publié sur le site de l’émission ? » 

« Vous serait-il possible de cesser de saupoudrer certains de vos textes lus sur internet de : é.es ?  
1. Cela gêne la fluidité de la lecture. 2. C’est une concession à cette culture de la censure, à ce féminisme dévoyé qui en transformant le langage au forceps veut imposer un nouveau mode de pensée. » 

« Je suis un auditeur fréquent de votre radio que j’apprécie beaucoup (surtout France Culture). J’aimerais vous demandez pourquoi, sur votre site web vous écrivez en écriture inclusive ? L’Académie Française a elle-même dit que : « […] devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel » ou encore « Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? » et a donc proscrit son utilisation. Alors comment se fait-il que vous, la radio officielle de France que des millions d’auditeurs suivent quotidiennement, ne respecte pas une mesure imposée par l’Académie Française ? Excusez-moi mais je ne comprends pas votre logique. » 

Des auditeurs souhaiteraient donc que les instances de Radio France se saisissent de cette question :  

« Je me demande s’il y a à Radio France une ligne éditoriale en faveur de l’usage de cette écriture militante qui, selon moi, loin d’être « inclusive », aboutit bien au contraire à une fragmentation de la citoyenneté (voire de l’humanité) en minorités juxtaposées à la manière de ces petits fragments de mots séparés par des points. Je dois le dire, lorsque je lis des textes rédigés ainsi, non seulement je m’en sens exclu, mais j’ai l’impression de séjourner dans un camp de rééducation idéologique type « Révolution culturelle » maoïste, entourée des barbelés de ces mots segmentés. Mais le plus important, et le plus grave d’un point de vue radiophonique, est peut-être que cette écriture appliquée systématiquement et intégralement rend tout simplement les phrases imprononçables et a fortiori inaudibles. Pour moi, cette écriture représente une impasse de l’oralité : préoccupant pour des gens de radio, non ? Il faudrait au moins que Radio France explicite sa position à ce sujet, si elle en a une. »  

Un auditeur nous rappelle d’ailleurs que : « Pour votre information, 60 députés ont proposé de l’interdire dans les textes officiels. En espérant que vos journalistes, qui ont déjà quelques problèmes avec la langue française (prononciation, syntaxe, vocabulaire, impropriétés, anglicismes), mettent leur « progressisme » de côté pour le bien de la langue française dont ils doivent être les garants… »  

En février dernier en effet, une proposition de loi, portée par le député de la majorité François Jolivet (LREM) et soutenue par une soixantaine de députés issus de la droite et de la majorité a été transmise à l’Assemblée. Le texte indiquait qu’il « faut mettre fin » à l’écriture inclusive qui relève d’un « choix personnel et militant de modifier l’orthographe et la grammaire de notre langue pour parvenir » à l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle « contribue à brouiller la nature même des messages adressés ». Cette proposition reprenait une circulaire du 21 novembre 2017 sur « les règles de féminisation » dans laquelle l’ex-Premier ministre Edouard Philippe avait  » invité » ses ministres  » à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive » et  » en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française ».  

Le 24 février le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indirectement balayé cette proposition de loi affirmant que le gouvernement entendait se consacrer  « aux priorités de notre pays« , citant notamment la  « crise sanitaire »,  » la crise économique«  ou encore la  » lutte contre le séparatisme« . 

La question de l’écriture inclusive pourrait être soumise à toutes les antennes qui proposent des articles sur leur site. Elle a été posée hier à Sandrine Treiner dans le rendez-vous de la médiatrice. La directrice de France Culture répondait à cette remarque :« Je suis attentivement certaines de vos émissions – d’une très grande qualité pour celles que j’ai sélectionnées. Je reçois votre Lettre du jour écrite en écriture inclusive – ce qui vous discrédite à mes yeux. Que France Culture soit le transmetteur du politiquement correct est un signe des temps. C’est triste. ». 

Cet auditeur faisait allusion à un extrait du texte du site de l’émission LSD « Vivre sans sexualité » :  

« Nous sommes de plus en plus nombreux.ses à ne plus avoir d’activité sexuelle, soit parce que nous sommes empêché.es, soit parce que nous ne sommes plus intéressé.e.s. Et cette absence de sexualité est un des grands tabous de nos sociétés : on n’en parle pas ! » 

« Vivre sans sexualité » 

Cette série d’émissions réalisée par Séverine Cassar et plébiscitée par les auditeurs aborde la question de la sexualité « de façon explicite et parfois crûe, elle n’est pas destinée à toutes les oreilles, les plus sensibles peuvent donc s’abstenir ».  

« À l’origine du projet, une histoire entre deux documentaristes, un homme et une femme, Ovidie et Tancrède Ramonet, dans la force de l’âge, valides, avenants, privilégiés, qui décident de ne plus faire l’amour. Ni ensemble, ni séparément. Pour elle, après #MeToo, comme pour de nombreuses militantes, l’hétérosexualité ne lui a plus semblé aller de soi. Face à la violence de ce raz-de-marée de témoignages, comment avoir encore l’envie de coucher avec des hommes ? Comment parvenir à s’exciter lorsqu’on regarde le monde à travers le prisme de la domination masculine ? Lui, a voulu faire l’expérience d’une sexualité empêchée, d’une souffrance partagée par tous les prolos de la sexualité, les rejetés, les rebuts, les invalides, les prisonniers, les isolés.  À travers un journal de bord introspectif, ils partent à la rencontre de celles et ceux qui, comme eux ne veulent pas ou plus, qui désirent mais autrement (…). »  

« Encore et comme chaque semaine une série formidable : Vivre sans sexualité, ça fait un bien fou cette liberté de parole, l’intelligence des réflexions et des propos des personnes interviewées, et la sincérité des 2 reporters. Grand merci à toute l’équipe pour la qualité de votre émission. » 

 « Je viens d’écouter les 4 épisodes de la série « Vivre sans sexualité ». Merci beaucoup beaucoup pour l’intelligence, la profondeur, la complexification des propos, et la tonalité de toute la série… Merci pour la liberté des paroles ! De quoi réfléchir et agir ! » 

« J’ai découvert en début de semaine votre émission LSD en commençant par écouter la série sur l’abstinence. Et je dois dire que je suis bluffée. D’abord c’était un univers que je méconnaissais totalement. Je tenais donc à vous remercier de tant de recherche et d’analyse. Le propos est clair, libéré de toute gêne, on sent qu’il y a eu beaucoup de travail, et j’ai beaucoup apprécié la sincérité des 2 auteurs, Ovidie et Tancrède Ramonet ainsi que leurs propres questionnements. » 

« Quel bonheur toutes ces formidables intelligences et tout ça avec une magnifique conclusion pleine d’espoirs de futurs grands bonheurs ! » 

​​​​​​​Emmanuelle Daviet   
Médiatrice des antennes de Radio France ​​​​​​​