Mais pourquoi ne l’ont-ils pas appelé « oméga » ou « epsilon » ? Ça aurait épargné à la médiatrice de Radio France, Emmanuelle Daviet, la masse de courrier sur la prononciation de ce salopard de nouveau variant du COVID.
Mais pourquoi ne l’ont-ils pas appelé « oméga » ou « epsilon » ?
Ça aurait épargné à la médiatrice de Radio France, Emmanuelle Daviet, la masse de courrier sur la prononciation de ce salopard de nouveau variant du COVID. Quatre-vingts secondes ce matin pour trancher la querelle « omicron vs. omicronne ».
« L'agression du virus (…) est déjà suffisamment difficile à supporter », nous dit un auditeur, « alors s'il vous plaît n'en rajoutez pas avec l'agression de la langue française ! » Car tel est le sujet : en prononçant « omicronne » nous ferions un anglicisme, certains nous font remarquer qu’on ne dit pas Emmanuel « Macronne » et que le pronom « on » ne se dit pas « onne ».
Saisi d’effroi, je me saisis du dossier et je cherche une analogie ou, pour le dire en grec, un « analogonne ». Stupeur en découvrant qu’en français on dit « analogon ».
Mais quid d’omicron ?
Le Larousse indique en phonétique « omicronne » mais la petite voix de synthèse qui prononce les mots dit « omicron ». Choisis ton camp camarade ! Le Robert est lui bien aligné : « omicronne » en phonétique et à l’oral. L’Académie française, recours ultime dans ce genre de querelle, confirme elle aussi « omicronne ».
La controverse, indique le quotidien Libération, est en fait entre deux purismes : le purisme de ceux qui ont fait du grec ancien et disent « omicronne » et, de l’autre côté, une espèce de geste barrière phonétique français qui préfère « omicron » pour déjouer un anglicisme potentiel. Conclusion : il n’y a rien d’abscons au royaume d’omicron et rien qui déconne dans celui d’omicronne.