Brian Bouillon-Baker : la panthéonisation de Joséphine Baker "demain, va être mémorable"

Brian Bouillon-Baker, au micro de France Inter ©Radio France - .
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Brian Bouillon-Baker, fils de Joséphine Baker et auteur de Joséphine Baker l’universelle (Editions du Rocher), est l'invité de 7h50.

A la veille de l'entrée au Panthéon de Joséphine Baker, l'un de ses enfants, Brian Bouillon-Baker attend avec beaucoup d'émotions ce moment : "Ce matin, c'est la joie et l'excitation. Demain, ça va être mémorable et pour ma famille, les émotions vont être diverses. Moi, je dirai que c'est plus la joie que les pleurs. Bien sûr, il y aura la fierté aussi, ce que ma mère aurait éprouvé, c'est évident. Elle était très fière de recevoir ses médailles militaires, Croix de guerre, Croix de Lorraine, Croix de la Résistance, Croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire. Super fière, droite comme un i." C'est l'écrivain Régis Debray qui avait, en 2013, émis le premier l'idée de l'entrée au Panthéon. "Elle n'aurait pas demandé ou réclamé" cet honneur. La famille non plus "On ne l'a pas réclamée ou demandé. On a soutenu", précise son fils.

Sa famille, "une petit ONU"

"En dehors des notes de Charleston qui vont un peu résonner dans la nécropole, ce qui donnera quelques couleurs, je le vois comme un exemple de valeurs républicaines et un exemple d'engagement pour un idéal de fraternité universelle. Ma mère, c'est ce qui l'a poussée à s'engager avec la Licra, avec Martin Luther King, évidemment avec la résistance. Mais c'était une idéaliste qui voulait prouver que la fraternité universelle n'était pas une utopie. C'est pour ça qu'elle a créée notre famille, une petite ONU qui, d'après elle, serait plus solidaire que la grande."

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Sa vie avec ses parents et ses frères et sœurs, c'était au Château de de Milandes, dans le Périgord. Joséphine Baker se lance dans l'aventure de l'adoption et crée une fratrie de douze enfants venus de France, de Colombie, du Japon, de Finlande, de Côte d'Ivoire, d'Algérie, du Venezuela et du Maroc, une tribu arc en ciel. "Ma mère voulait d'abord avoir beaucoup d'enfants. Elle ne pouvait pas avoir d'enfants biologiques depuis la guerre et une opération mal soignée. Mais elle aurait eu des enfants biologiques. Elle aurait tout de même adopté beaucoup, beaucoup d'enfants. Ça, c'est le côté mama italienne. Il y avait aussi le projet, effectivement, qu'on peut qualifier de politique : réunir douze enfants des quatre coins de la planète, les élever ensemble et finalement, montrer, comme elle disait à l'époque, à la face du monde que lorsqu'on élève des enfants, il y a de la solidarité qui va se créer. Il n'y aura pas de place pour la violence, pour le rejet, pour la haine et pour la guerre. Et elle l'a vécu, car lorsque nous faisons des bêtises, nous ne nous dénoncions jamais, quitte à être puni collectivement. Alors, elle n'était sévère, elle était ferme, donc ça voulait dire pas d'argent de poche, pas de sortie, pas de télé."

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