Quand les auditeurs deviennent nos professeurs de français...
« Les soldes...» « Un mot pour vous signaler que, comme tous les ans, on nous a parlé des soldes toute la journée, et comme tous les ans, on en a parlé au féminin... Pourriez-vous une bonne fois pour toutes coller une affiche gigantesque dans le bureau de la rédaction pour que tout le monde retienne enfin que ce mot est masculin ? »
« Le français des journalistes au quotidien... » « Je me permets respectueusement de vous relancer concernant des expressions ou des mots utilisés régulièrement sur les antennes. 1. En effet, le mot 'final' est un adjectif et ne peut s'utiliser pour dire 'au final'. On peut utiliser: in fine, finalement, en fin de compte, par exemple. 2. Chez, pour ou à ? On dit je vais chez le médecin, chez Carrefour, je travaille pour EDF ou chez EDF et non "à EDF" ou "à Carrefour" ni "au médecin". Cependant, régulièrement on entend: Il/elle travaille "au Monde", "à EDF", au lieu de dire: Il travaille chez EDF à Lyon (localisation). On ne dirait pas: Je travaille "à" moi, mais "chez" moi, donc le reste des expressions devrait suivre. J'apprécie beaucoup France Culture, la qualité de ses émissions et le professionnalisme de ses journalistes. Bravo pour le plaisir que j'ai pris récemment, lors d'une série d'hospitalisation étalée sur cinq mois, à écouter vos émissions au fond de mon lit... Merci! »
Erreurs d’accords « J’écoute votre radio depuis des années. Je me décide enfin à vous écrire pour vous dire combien je suis attristée par le langage de (trop) journalistes. Pourriez-vous être un modèle pour les jeunes générations et parler français ? Le subjonctif a disparu ! Mais aussi je déplore les erreurs d’accords et les erreurs de vocabulaire, pour exemples : - « à cause de » au lieu de « grâce à » - « chance » au lieu de « risque » - « améliorer » au lieu de « diminuer » Exemple : Par telle action, vous améliorez l'anxiété, moi je la diminue ou je la réduis ! Certains augmentent les chances d’être malade je pense qu’on augmente les risques de l’être, je ne crois pas que ce soit une chance d’être malade. Bref, vous voyez ce que je veux dire. »
Utilisation des anglicismes « Votre journaliste s'amuse à nous bombarder du mot "Fake News" à la minute alors que le mot Infox existe en français. D'autant que ce journaliste ne maîtrise pas la langue anglaise. Je lui rappelle son rôle de prescripteur. Vive la radio publique ! »
Pénétrer « J'ai entendu par trois fois le journaliste dire à propos des incidents d'Ormuz : "(le drone) a pénétré (sic) l'espace aérien de l'Iran". Si le verbe "pénétrer" a les trois formes, transitive, intransitive et pronominale, il ne peut être utilisé dans ce contexte que dans sa forme intransitive : le drone a pénétré DANS l'espace aérien !!! »
Formulations « Je vous apprécie tellement que je vais vous proposer un test auquel je soumets les chroniqueurs que j'aime. Une de ces trois formulations n'est pas correcte et vous l'avez employée le 22 juin. Saurez-vous la trouver ? 1.C'est cela dont nous allons parler. 2.C'est de cela que nous allons parler. 3.C'est de cela dont nous allons parler. Ce genre de message ne peut émaner que d'un cuistre achevé, ce que je suis. Mais ça ne m'empêche pas de vous témoigner toute ma sympathie et de vous dire tout l'intérêt que je porte à votre émission du samedi. »
Sens de l’expression « Je souhaiterais attirer l'attention sur deux expressions dont le sens est parfois dérangeant : 1) - "du jamais vu depuis le (date)" : dans cette expression très usitée sur votre radio, on se demande si l'évènement n'a jamais eu lieu ou s'il ne s’était pas reproduit depuis la date évoquée, ce qui n'est pas pareil me semble-t-il. le mot jamais a un sens. 2) - "les anonymes" pour désigner les personnes "non célèbres" qui participent à un évènement. Quel mépris! Qui est anonyme? Que veut dire ce mot sinon que les personnes désignées n'auraient pas de nom. C'est quoi un nom ? Merci d'y réfléchir, c’est humiliant. »
L’accent « Auditeur de France Inter depuis mon mariage (en 1970 !!!), j'ai du mal à supporter les accents de certains intervenants, surtout pour la météo - exemples : "la vallée du Ronne " , "la cotte d'azur" , "la Dromme" , j'en passe et des meilleures ! Si ces mots ont un accent circonflexe sur les "o", c'est bien pour qu'on les prononce d'une certaine façon, non ? Et qu'on ait l'accent du midi ou d'ailleurs ne devrait rien y changer. Une autre faute (mais là c'est une vraie faute de français ) pour un journaliste sur 3 ou 4, c'est de confondre "en marge" et "en marche" (par exemple " nous joignons Untel à Bruxelles, en marche de la réunion des ministres etc...." Mais dans l'ensemble j'apprécie bien sûr la qualité des émissions, sinon je changerais chaîne. »
La langue française, c'est quoi ? « "Au jour d'aujourd'hui", le "différentiel" entre une bicyclette et une moto est que cette dernière possède un moteur, ce qui pose "une problématique" quand il ne veut pas démarrer, "voire même" quand il pétarade. "La méthode pour réparer, c'est quoi ?" "Vous iriez chez le garagiste ?" (Réponse normale : oui) Réponses à la mode : Tout à fait, parfaitement, affirmatif, ok....! La dégradation du langage s'accentue, et l'ignorance, inclinant à l'imitation par snobisme, touche depuis longtemps certains présentateurs de France inter, mais surtout leurs interlocuteurs. Ce qui est particulièrement énervant car récurrent et finalement avalisé ! Un différentiel est un système de transmission, ou une forme de calcul. Une problématique est bien plus complexe qu'un ou des problèmes. "Aujourd'hui" suffit, le pléonasme devenu populaire est inutile, comme pour voire même (bien que l'académie ait fini par céder !). Enfin les formes interrogatives ont pratiquement disparu, même chez les journalistes les plus respectueux du langage. Par paresse, ou pour suivre la mode du laisser-aller et ne pas paraître "précieux" ! Qu'en est-il ? Est-ce la raison ? Que pourrait-on faire ? Qu'en pense l'Académie ? J'avoue que dans mes irritations d'auditeur , c'est, présentement, "problématique" au lieu de" problème" qui me fait m'exclamer d'impatience à chaque fois. Mais il y en a de nouveaux tous les jours, sans parler des vulgarités de langage incessantes dans les émissions "grand public", en particulier à la TV. C'est quoi ma problématique, hein... ! »
Le respect de la langue de Molière « Il me serait agréable que la radio française s'attache à la langue de Molière et la défende. Quand je vois ou entends "mail" - "VIP" ainsi que de nombreux anglicismes cela reflète pour moi le fait (volontaire ou non) que cette personne méprise la langue française. On peut écrire en anglais ou américain cela n'est pas gênant mais le respect de la langue de son pays me semble un acte de citoyenneté nécessaire. Est ce que je me trompe? Prendrais-je ma façon de raisonner comme idéale et me mettrais ainsi dans l'erreur? Il me semble que seuls les expatriés (Canadiens) se sont attachés à notre belle langue . Pourquoi les français de l"Hexagone" se sont-ils endormis devant ces anglicismes? (bien évidemment cela frime de "sortir" un mot en anglais de temps en temps...le parler est souvent plus dur - "hard" diriez-vous surement). Je sais bien que le sort de la planète est un problème bien plus important, mais la cohésion d'un peuple derrière sa langue ne me semble pas un hérésie et me semble pouvoir être menée de front. A vous de débattre... et peut-être même de remettre, par votre exemple, une vrai francophonie au gout du jour avec un respect de tous les moments de cette belle langue de Molière. »
Plus-que-parfait Tous les dimanches, je remarque que votre journaliste méconnaît le sens du plus-que-parfait. Ce temps doit s'employer pour une action qui s'est passée avant une autre action passée. Nous sommes dimanche 23 juin. Emilie Aubry évoque un fait du vendredi 21 juin. C'est du passé par rapport au présent d'aujourd'hui. Il faut donc employer le passé composé. A propos de l'opération militaire finalement annulée in extremis par Donald Trump, votre journaliste aurait dû dire : "Aucun missile n'a finalement été tiré" et non "Aucun missile n'avait été finalement été tiré." »
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