L’écologie du concret n’a pas dit son dernier mot

Le député écologiste Julien Bayou ©AFP - Thomas Samson
Le député écologiste Julien Bayou ©AFP - Thomas Samson
Le député écologiste Julien Bayou ©AFP - Thomas Samson
Publicité

L'Assemblée nationale examine en ce moment le projet de loi pour accélérer les énergies renouvelables. Mais il n’est pas question que d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Et si on repeignait tous les toits en blanc ?

On rebadigeonne le haut des immeubles, des maisons, pourquoi pas même sur les toits de voiture avec une peinture claire ? C’est l’idée qui peut paraître surprenante au premier abord, qui va être discutée demain, jeudi 8 décembre à l’assemblée. C’est l’écologiste Julien Bayou qui défend ce projet. Il a déposé plusieurs amendements. L’ancien patron d’Europe Écologie Les Verts part d’un constat scientifique simple. Quand un toit comporte une peinture qui réfléchit les rayons du soleil, avec la couleur blanche particulièrement, les habitations emmagasinent moins de chaleur. Jusqu’à sept degrés en moins.

C’est ce qu’on voit sur les îles grecques ou dans pas mal de pays méditerranéens ?

C’est une technique ancestrale dans les pays baignés de soleil. On commence à la trouver aussi chez nous. À Paris, il y a une école dans le Xe arrondissement qui a repeint son toit en blanc pour cette raison. Pour l’anecdote, cette école, cela ne s’invente pas, s’appelle Louis Blanc.

Publicité

Avec un toit blanc, plus besoin de climatisation pour faire face aux canicules en série qui nous attendent. C’est un geste pas cher, les travaux seraient financés par un prêt à taux zéro. Simple, efficace.
En voyant arriver cet amendement, le gouvernement a d’abord tiqué et s’y est opposé. Avant de revenir sur son jugement. Hier, j’ai sondé le ministère de la Transition énergétique. « Cette proposition est intéressante », m’a-t-on répondu. Comme quoi, les lignes bougent…

Qu’incarne ce type de solutions ?

Cette idée a le mérite de montrer qu’il existe une branche de l’écologie qui ne se résume pas à un débat sans fin, voire dogmatique, sur le choix des technologies. Du genre, est-ce qu’il faut des EPR, des éoliennes offshore, des méthaniseurs ?

Il y a aussi une approche complémentaire faite de gestes de tous les jours. Exemple il y a une entreprise en Île-de-France, qui s’appelle Qarnot, qui a gagné plein de prix d’innovation. Elle travaille à partir des gros serveurs informatiques. Elle récupère la chaleur de ces centres de données pour chauffer des bureaux ou des chaudières de piscines.

Elle fait même des radiateurs ordinateurs. Des tours d’ordinateurs installées côte à côte, qui remontent la température de votre chambre. De quoi se chauffer intelligemment…

L'équipe

pixel