La scordatura ou l'art du désaccord parfait de Saint-Saëns à Keith Richards

Keith Richards en concert avec le groupe Steel Wheels en 1989. - Paul Natkin/Getty Images
Keith Richards en concert avec le groupe Steel Wheels en 1989. - Paul Natkin/Getty Images
Keith Richards en concert avec le groupe Steel Wheels en 1989. - Paul Natkin/Getty Images
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Saviez-vous que Keith Richards a une manière bien à lui d'accorder sa guitare ? Un geste musical nommé la scordatura et que l'on retrouve chez d'autres groupes mais aussi dans la musique baroque et le classique.

C’est peut-être un détail pour vous mais c’est une astuce musicale que l’on retrouve dans le riff de Start me up joué par la guitare rythmique de Keith Richards ! Pour jouer ce thème, le guitariste n’utilise pas l’accordage standard de la guitare électrique avec les notes mi la ré sol si mi, mais l’accordage sol ré sol ré si du banjo en ne jouant pas la corde la plus grave de sa guitare. Cela lui permet de jouer plus facilement des accords surpuissants en laissant un doigt sur toutes les cordes, c’est-à-dire en faisant un barré ! Une astuce que l’on retrouve aussi dans la chanson Brown Sugar !

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Keith Richards n’est certainement pas le seul à désaccorder sa guitare pour être plus à l’aise dans l’enchainement de certains accords. On trouve aussi des accordages étranges chez Led Zeppelin par exemple. Dans l’instrumental Bron-yr-aur extrait de l’album Physical Graffiti, Jimmy Page accorde sa guitare non pas en mi la ré sol si mi standard mais en do la do sol do mi.

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MAXXI Classique
4 min

Bron Yr Aur, un titre inspiré du nom d’une maison située au Pays de Galles, où le groupe a séjourné un temps, et qui nous rappelle que l’on retrouve aussi des accordages de guitare originaux dans la musique celtique. Par exemple Jean Chapelle, le guitariste du duo stéphanois de musique traditionnelle Mo Cuishle, accorde sa guitare en DADGAD, c’est-à-dire en ré la ré sol la ré en notation anglaise !

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Comme vous pouvez l’imaginer, la scordatura, le fait d’accorder son instrument de manière spécifique, ne date pas d’hier. On retrouve au 17e siècle par exemple des indications précises où l’on demande au violon ou au luth d’être accordé d’une certain manière afin d’obtenir un jeu plus virtuose, une sonorité plus puissante, ronde ou tendue. Un geste que l’on retrouve au 19e siècle dans la I de Camille Saint-Saëns où il est indiqué sur la partition que le violoniste soliste, qui incarne le diable, doit abaisser la corde de mi aigu afin de faire entendre un intervalle tendu, une quinte diminuée nommé le diabolus in musica et nous rappeler par ailleurs qu’il est dangereux d’éprouver, comme les Stones, de la sympathie pour le démon !

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