Je constate que vous donnez beaucoup plus de temps sur votre antenne aux multiples syndicats, partis politiques, experts qui sont contre ou critiques sur la réforme de la retraite ou la procédure utilisée que les « Pro réforme ». Cela devient agaçant d’entendre les sempiternelles redondances et vérités assénées plus proches de la croyance que de l’analyse économique et sociale. Je n’écoute plus, bien que peu favorable à cette réforme. Il n’y a pas 40 millions de français adultes dans la rue, ni 10% d’ailleurs voir 5% que je sache. Ne rejoignez pas la cohorte des radios polémiques et partisanes. Essayez de garder une parité dans les avis même si je conçois que les contestataires sont très avides de s’exprimer et les « pro » plutôt discrets. Pas facile d’occuper un temps d’antenne proche de la parité dans ces conditions ! Bonne continuation à votre équipe.

Je suis choquée et inquiète du traitement du mouvement contre la réforme des retraites sur les antennes de Radio France. Ce n’est pas au service public d’adopter le point de vue de l’opposition, ce n’est pas plus acceptée que si vous vous faisiez les porte-paroles du gouvernement. Et remettre en cause les institutions de la Ve République, comme vous le faites quand vous appelez « déni de démocratie » une disposition de la Constitution (49.3, Conseil constitutionnel…), est franchement dangereux.

Le traitement par France Inter de la promulgation de la loi sur les retraites montre une grande partialité dans l’information. Vous présentez l’information uniquement sous le regard des opposants à cette loi. Cela montre une grande manipulation de l’information. Pour quelle raison on n’entend pas la voix de ceux qui sont favorables ? Pourquoi choisissez-vous de ne donner la parole que ceux qui appellent à la révolte et à la violence ? Votre responsabilité est immense dans le climat de violence et de défiance qui s’installe en France. Quelles que soient vos convictions intimes, vous devriez tenir une ligne éditoriale impartiale. Radio France est une radio publique qui ne devrait pas être instrumentalisée par les extrêmes.

Pourriez-vous faire preuve d’un minimum de pluralisme ? Il y en a vraiment marre de ce matraquage permanent et le lavage de cerveau que vous organisez contre Macron !!!!! Vous êtes un service public, payé par la nation ; le pluralisme et l’objectivité sont un droit des citoyens car ce sont eux qui payent !!!!!!

Environ 600 000 personnes dans la rue……ce n’est pas la France entière !!! Pourquoi ne donner la parole qu’aux contestataires et pas aux 30% des soutiens non seulement à la réforme des retraites mais également à l’action du gouvernement ? En tant que journalistes n’êtes-vous pas garant de la bonne santé de notre démocratie en faisant de la pédagogie ? et en ne surfant pas sur le populisme….Vous suivez l’opinion ou vous contribuez à l’éducation collective notamment en expliquant le fonctionnement des institutions ? Pourquoi cette agressivité des interviewers…quand ils interrogent des membres du gouvernement ? Je connais beaucoup de personnes autour de moi qui ne vous écoutent plus….et pas obligatoirement des gens de droite mais des auditeurs qui ont encore confiance dans l’action du gouvernement. Vous mettez de l’huile sur le feu et contribuez à la contestation de nos institutions, ce qui est gravissime. Je suis une femme qui a des convictions de gauche et j’écoute France Inter depuis des années mais suis de plus en plus en colère quand je vous écoute…France Inter est une chaîne publique, financée notamment par les impôts des Français…donc un peu de respect justement envers ceux qui vous financent donc ceux qui travaillent ou qui ont travaillé ! Bref vous contribuez à l’ambiance délétère qui s’est emparée de notre beau pays et attisez la colère alors que si vous mettiez des focus sur ce qui va bien….et beaucoup de choses ont été faites pour améliorer la vie quotidienne. J’interviens dans le social et beaucoup d’actions sont menées pour accompagner les personnes précaires…alors parlez-en!

Je trouve dommage que dans votre émission, vous nous passiez au téléphone que des opposants ou des déçus du président Macron. En tant que radio du service public j’attends de vous des voix plurielles. Il y a 45 millions d’actifs, et pas plus de 2 millions de personnes ont manifesté leur mécontentement, lors de la réforme des retraites. Pour les 43, autres millions d’actifs, pourriez-vous leur donner la parole ? Pourriez-vous essayer d’avoir une vision des choses non-manichéenne ? Je suis fatiguée de vos émissions qui vont toujours dans le même sens, celui de faire du bashing pour les gens qui sont au pouvoir et qui essayent de faire quelque chose.

Bien que n’ayant encore jamais écrit à quelque média ou représentant politique de quelque bord que ce soit, la situation sociale actuelle m’inquiète, m’agite et je n’ai pas eu l’occasion d’entendre des points de vue qui correspondent à ma pensée. Je regrette que les médias s’arrêtent bien plus aux petites phrases racoleuses qu’à une analyse de fond avec un souci d’explication de fond. Sans doute avons-nous chacun une part de responsabilité dans la mesure où nous n’avons pas suffisamment éduqué nos enfants à la réflexion politique. Le résultat est que celui qui prononce la phrase la plus percutante, et la plus démagogique, a le plus de visibilité, voire s’impose comme une vérité. Cela m’effraie sur le rôle des médias comme sur celui des personnages politiques. La règle actuelle donne plus de place à la forme qu’au fond. Je fais partie des personnes favorables à la réforme des retraites car je vois la pyramide des âges et l’espérance de vie en France, avec la situation de l’emploi. Et je tiens à ce principe de répartition. Mais j’exerce un métier que j’aime, sans pénibilité physique. Personne ne semble s’être interrogé sur le pourquoi du désir d’être le plus tôt possible à la retraite. Pourquoi tant de gens semblent-ils attendre leur retraite comme une libération ? Une réflexion sur la qualité de vie au travail, la prévention des pathologies au travail, la possibilité d’aménager sa vie professionnelle, me paraissent des chantiers à ouvrir. Pour que le travail soit aussi un lieu d’épanouissement. Je trouve triste l’idée d’attendre la retraite pour commencer à vivre, et je m’inquiète que tant de personnes vivent douloureusement leur travail. Je trouve que la situation actuelle fait le lit douillet de partis extrémistes dont la plupart ne voient que le maquillage populiste et non le fond misanthrope, autoritaire et dangereux. Je suis avide de lire et d’entendre plus de parole plus distancées des audimats, plus pédagogiques et plus ouvertes.

A part le report de l’âge il ne faut pas compter sur la radio France Inter pour connaître la réforme sur le fond. Se contenter de surfer sur les imprécisions des uns et la mauvaise foi des autres est suffisant pour un service public. Pourrait-on nous expliquer par exemple les dizaines de milliards des  » cotisations d’équilibre  » dans les comptes de la sécurité sociale ? Pourrait-on nous expliquer ce qu’il advient des carrières longues dans la loi (Monsieur Baddou a bien fait une tentative dans son émission du samedi midi, et l’intervenant a noyé le sujet derrière un effet de seuil en fonction du mois de naissance !!). Une information neutre et précise sur le fond serait la bienvenue dans cette période où le dialogue de sourds est la norme.

Vos infos sont la plupart du temps à charge contre Le Président Macron ! Quel que soit le thème abordé, il est toujours représenté négativement. Je n’appelle pas cela de  » l’info  » et je me tourne donc vers France-info ou bien France Culture, beaucoup plus mesurées. Nombre de mes amis (pourtant de gauche ! ) sont de mon avis. Nous n’avons pas besoin de  » jugements  » mais d’une information nourrie et complexe qui aborderait l’actualité sous toutes ses facettes.

Quand allez-vous nous démontrer que le service public respecte la neutralité des points de vue, que son cahier des charges lui demande d’assurer ?

Je suis un auditeur de France Inter depuis toujours. Pourquoi la matinale est-elle aussi subjective ? je suis plutôt pour la réforme de la retraite que nous a proposé le gouvernement et je n’ai jamais entendu un auditeur aux questions qui leur est réservées de la même opinion que moi… ce sont systématiquement des opposants qui sont pris au téléphone. Mais le rôle de notre radio d’état n’est-elle pas d’avoir une analyse objective pluri opinion et pas systématiquement orientée ?
J’ajoute que dans mon entourage cette opinion est largement partagée, mais bon certainement plus silencieuse et pas digne d’être représentée à l’antenne d’Inter.

Votre radio devient comique tant vous êtes partisans !! C’est un vrai tract CGT, des slogans répétés ad nauseum ! Radio publique ça ? non radio Mélenchon.

Je vous remercie de me permettre de réagir aux critiques de certains auditeurs déplorant un quasi-unisson critique envers la réforme des retraites de la part des intervenants sur les antennes de Radio-France.
Classons les possibles expressions en 3 catégories d’auteurs si vous le voulez bien : les acteurs politiques, les simples citoyens et enfin les professionnels des médias et du commentaire social et politique.
Pour schématiquement évaluer la part de tribune offerte aux protagonistes des deux camps dans la catégorie « acteurs politiques », je me suis livré à un inventaire empirique des invités aux émissions idoines que j’écoute parfois sur Radio-France, et ce en remontant jusqu’à début mars.
Les invités de 8h20 de France Inter : 10 invités pro-réforme (Braun-Pivet, Séjourné, Véran, Béchu, Bourlanges, Véran, Retailleau, Oudéa-Castéra, Attal, Dussopt) , 9 anti-réforme (Glucksmann, Cazeneuve, Binet, Berger, De Courson, Ruffin, Le Pen, Berger, Bardella).
Les invités de 7h50 (Inter) : 5 invités pro-réforme (Roux de Bézieux, Lescure, Nunez, Marleix, Beaune) et 3 anti-réforme (Verzeletti, Mélenchon, Tondelier).
L’invité du 13h (Inter) : 1 invité pro-réforme (Doineau) et 2 anti-réforme (de Courson+Léon, Boyard)
L’invité des matins sur France Culture : aucun invité pro-réforme et 2 anti-réforme (Friot, Martinez).
Le téléphone sonne (Inter) : compte tenu du principe de l’émission, difficile de comptabiliser le temps de parole.
Je ne classe pas les émissions aux invités hors sujet ou multiples-bigarrés.
Je ne classe pas non plus l’intervention du chef de l’état qui présente un statut particulier et qui peut être classée dans chacun des deux camps suivant que l’on considère la nature ou le résultat de ses propos.
Tout imprécis que soit mon examen, on n’est pas loin d’un équilibre. Loin en tout cas d’un biais manifeste.
Sur l’opinion publique et les citoyens.
Tous les sondages de l’année indiquent qu’une large majorité est hostile à CETTE réforme et soutient la réaction des citoyens : 11/01, 16/01, 28/01, 02/02, …/…, 13/04 sur le RIP, 15/04.
Il est compréhensible qu’entendre de manière récurrente ces chiffres donne à penser aux auditeurs favorables à ce recul social que les individus annonçant ces sondages sont hostiles au gouvernement alors qu’ils donnent seulement une information. Faudrait-il interdire les sondages en période de réformes ? Ou rendre obligatoire la publication de sondages inverses ? Le flux d’information est souvent défavorable à cette réforme et peut paraître dès lors déséquilibré.
Les médias de la maison ronde ont bien plus recueilli et commenté les propos des opposants que celle des partisans ? Je crois bien que oui , même si je ne dispose d’aucune statistique. J’ai déjà entendu à l’antenne des auditeurs pro-réforme, mais bien moins nombreux il est vrai. Avouons qu’ils sont peu montés sur le ring. Très peu visibles. Il aurait fallu que les journalistes aillent les dénicher, alors que pour trouver un opposant, en outre bien plus disposé à s’épancher, il suffisait d’alpaguer le premier venu.
Dommage que les partisans n’aient pas organisé de contre-manifs comme lors de précédents débats de société. Cela leur aurait permis d’une part d’apporter un soutien clair et d’autre part d’avoir voix au chapitre. L’humain est ainsi fait qu’il est plus prompt à occuper l’espace pour critiquer que pour exprimer sa satisfaction.
Personnellement, je côtoie pas mal de monde dont une petite majorité est classable à gauche. Parmi tout mon entourage, pas un seul ne s’est exprimé en faveur de la réforme. Je suppose l’un d’entre eux favorable au texte mais il ne l’a jamais exprimé. Je sais de nombreux autres ouverts à une évolution « inéluctable » des conditions de retraite mais surtout pas à cette réforme-là. Un soutien au gouvernement que l’on peut qualifier de globalement transparent.
Abordons maintenant la catégorie au cœur de Radio-France : les journalistes, experts et commentateurs.
Là encore, impossible à mon niveau d’auditer les propos et de les ranger dans un camp mais force est de constater que la contestation, le trouble institutionnel et les désordres des récentes manifestations ont souvent nourri le débat. 12 épisodes du « téléphone sonne » sur ce sujet depuis début mars.
J’ai déjà indiqué que les manifs étaient le fait seul des opposants et que les rétifs étaient donc plus nombreux, plus visibles et bien plus loquaces. Et ceci chaque jour. Comment reprocher à une rédaction de rapporter ce qui fait actualité et sens ? Comment un commentateur peut-il discourir longuement d’une absence d’événement et d’expression de l’une des parties (je parle là des citoyens, pas des politiques) ?
Ceux qui appréhendent bien le hiatus qui a menacé ces dernières années de s’installer entre le peuple et les médias savent qu’il est stupide et dangereux pour ces derniers et moralement condamnable pour la démocratie de s’éloigner de la réalité sociale ou de filtrer l’info. À trop fragiliser les corps intermédiaires, on risque de se retrouver sans intermédiaire pour faire corps.
Les experts, professionnels patentés et autres commentateurs invités font leurs choux gras des analyses, prospectives, commentaires autour des événements sociaux. Mais finalement pas beaucoup plus que d’habitude. Par rapport à la centralité de l’événement dans la vie de millions de personnes pendant plusieurs mois, l’excès de commentaires et débats ne m’a pas sauté aux yeux.
J’entends ces experts depuis plus de quarante ans. Je n’ai pas relevé aujourd’hui de pic de subjectivité. La pluralité est visible. Parfois exaspérante mais toujours rassurante.
Concernant les conséquences politiques de la séquence, beaucoup s’accordent en effet à en prêter le bénéfice aux extrêmes (en particulier à l’extrême-droite). Pour ce qui est d’en attribuer les responsabilités, chacun les répartira selon ses analyses et sensibilité entre les initiateurs du projet, les opposants à celui-ci et les commentateurs. Il est certes confortable de cibler des porteurs de message ou des Galilée. Pandore innocente ?
Pour conclure cette trop longue missive, je me réjouis de ce que les partisans du texte (et de la méthode ?) ont enfin trouvé par la voix de cette trop exceptionnelle mais très utile médiation la caisse de résonance qui leur faisait défaut.