Activités physiques : les ados du monde entier sont trop sédentaires

Quatre enfants de 11 à 17 ans sur cinq ne cumulent pas une heure d’activité physique par jour, déplore l’OMS. La France figure à la 119e place de ce classement, sur 146 pays.

 De moins en moins d’adolescents marchent ou utilisent leur vélo pour se rendre à l’école, un trajet biquotidien qui permettrait déjà de faire un peu de sport sans y penser.
De moins en moins d’adolescents marchent ou utilisent leur vélo pour se rendre à l’école, un trajet biquotidien qui permettrait déjà de faire un peu de sport sans y penser. LP/Olivier Boitet

    Tant de choses changent à l'adolescence : adieu le parc avec papa ou maman, le soir en sortant de l'école, les jeux fous où l'on s'invente des rôles pour se courir après, bonjour les conversations dans la cour de récré, ou dans la rue le nez rivé sur son portable. Résultat : quatre adolescents sur cinq, dans le monde, ne bougent pas assez, selon une étude de l' Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiée par la revue The Lancet.

    Pour estimer combien de personnes âgées de 11 à 17 ans ne respectent pas cette recommandation, l'OMS a pour la première fois analysé des données recueillies dans 146 pays entre 2001 et 2016 auprès de 1,6 million d'élèves. 85 % des filles (même chiffre depuis quinze ans) et 78 % des garçons ne respectaient pas la recommandation de l'OMS en 2016 (80 % en 2001) de pratiquer une heure d'activité physique par jour. Cela va de 66 % au Bangladesh à 94 % en Corée du Sud. C'est en Irlande et aux Etats-Unis, où l'accès au sport en milieu scolaire et extrascolaire est parmi les meilleurs, que la différence garçons-filles est la plus forte. Il n'y a que quatre pays au monde où les filles scolarisées sont plus actives que les garçons : Tonga, Samoa, Zambie et Afghanistan.

    La France figure à la 119e place de ce classement, moins bien que le Pakistan.

    Les écrans, l'insécurité et les devoirs en cause

    Une des causes de cet immobilisme serait la « révolution électronique » qui a modifié les comportements des jeunes, les écrans les poussant « à être moins actifs », selon Leanne Riley, co-auteure de l'étude, lors de la présentation aux médias de l'étude. L'insécurité croissante qui fait qu'il est, par exemple, difficile pour les adolescents d'aller à l'école à pied ou à vélo explique aussi cette sédentarité croissante.

    Les jeunes sont par ailleurs toujours plus poussés à étudier, a constaté l'auteure principale de l'étude, Regina Guthold, qui encourage les professeurs à favoriser le déplacement quotidien des élèves « de façon ludique ». Installée en France, et mère de trois enfants, la docteur ne s'est pas montrée surprise auprès de France Info : « En France, je sais que les enfants vont à l'école du matin jusqu'au soir. Ils reviennent à la maison, ils ont des devoirs à faire. Comment peuvent-ils faire une heure d'activité physique chaque jour si toute la journée est pleine? », a-t-elle interrogé.

    Selon l'OMS, les adolescents devraient cumuler au moins 60 minutes par jour d'activité physique d'intensité modérée à soutenue. Avoir un mode de vie actif est excellent pour la santé : cela « améliore la forme cardiorespiratoire et musculaire ainsi que l'état des os et la santé cardio-métabolique », note le rapport, qui relève aussi l'intérêt d'une pratique sportive sur le poids. « Des données de plus en plus nombreuses tendent aussi à indiquer que l'activité physique améliore le développement cognitif et la socialisation. Les éléments dont nous disposons aujourd'hui laissent penser qu'une grande part de ces effets continuent de se faire ressentir à l'âge adulte ».