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Jean-Luc Godard a eu recours au suicide assisté en Suisse : quelles sont les règles pour y avoir droit ?

Jean-Luc Godard photographié en 1990 à Zurich en Suisse.
Jean-Luc Godard photographié en 1990 à Zurich en Suisse.
© Maxppp - DELAY/JANN JENATSCH

Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, père de la Nouvelle Vague, a eu recours au suicide assisté, a précisé le conseiller de sa famille. Une pratique règlementée en Suisse.

Jean-Luc Godard, qui s'est éteint ce mardi, a décidé d'avoir recours au suicide assisté, selon le conseiller de la famille. Le réalisateur franco-suisse, âgé de 91 ans, souffrait de "multiples pathologies invalidantes", d'après les termes du rapport médical.

En 2019, le géant du cinéma évoquait déjà la possibilité de recourir au suicide assisté, dans un entretien accordé au journaliste de LCI, Darius Rochebin. "Lorsque vous mourrez, le plus tard possible", commence Darius Rochebin. "Non pas forcément le plus tard possible", répond Jean-Luc Godard. Et il ajoute : : "Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n'ai aucune envie d'être trainé dans une brouette."

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En mars 2021, c'est l'ancienne secrétaire d'Etat aux personnes âgées de Lionel Jospin, Paulette Guinchard-Kunstler, qui a fait le choix du suicide assisté. Atteinte d'une maladie dégénérative, elle est allée à Berne en Suisse pour en bénéficier.

En quoi consiste le suicide assisté en Suisse ?

En Suisse, plusieurs types d'assistance au suicide existent, notamment l'euthanasie passive et l'assistance au suicide. Le suicide assisté est autorisé, sous certaines conditions. Il est encadré par des codes de déontologie médicale et est pris en charge par des associations et non pas par des médecins. Plusieurs associations, comme Dignitas, Lifecircle, EX International et Pegasos assistent dans leurs démarches les étrangers qui veulent mettre fin à leurs jours en Suisse.

Le Code pénal suisse encadre le suicide assisté. Il précise que pour y recourir, il faut trois critères :

  • Etre doué de discernement
  • S'administrer soi-même la dose létale
  • L'aidant ne doit pas avoir de motif égoïste (héritage par exemple).

Sur le rôle de l'aidant, la loi est très claire pour prévenir toute forme d'abus : l'article 115 explique que "celui qui poussé par un mobile égoïste aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni d'une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d'une peine pécuniaire".

Les associations au cœur du processus

Les associations s'occupent, dans un premier temps, d'évaluer la demande, de voir si elle est recevable, et de faire les premières démarches administratives. Ensuite, ce sont elles qui procurent les produits létaux sur ordonnance d'un médecin.

Elles s'assurent ensuite de trouver un appartement, un local, si le suicide assisté ne peut se faire à domicile ou à l'hôpital. Il est interdit dans un lieu public.

Après le décès, les organismes s'occupent également de de faire la déclaration auprès de la police ou encore des autorités sanitaires, d'organiser crémation ou inhumation.

Une hausse du nombre de suicides assistés

1 400 personnes ont eu recours au suicide assisté en 2021 : la tendance est à la hausse : 965 cas ont été recensés en 2015 contre 187 en 2003, selon l'Office fédéral de la Statistique. Celui-ci a seulement observé une légère diminution en 2016.

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