Que savons-nous de cette affaire? En effet, pas grand chose, à part que cet homme a reconnu avoir giflé sa femme et pas l’inverse. Quoi qu’elle ait fait cela ne peut pas se justifier et pourtant cela semble sous-entendu dans votre billet… nous savons également que la femme a déposé une main courante mais qui nous dit qu’elle « n’a pas voulu porter plainte »?? Vous connaissez comme moi les réactions de certains gendarmes face à ce type de violence… ils refusent souvent de prendre la plainte. J’aurais dit à votre place « elle a quand même tenu à déposer une main courante ». Oui il ne faut pas le fustiger, mais oui c’est normal qu’il s’écarte de la vie politique et qu’il ne soit pas défendu par ses collègues. Sans pour autant servir d’exemple, le fait que ses actes soient cohérents avec ses « convictions » semblent être le minimum. Votre billet prouve encore une fois que dans notre société il n’est pas très grave qu’une femme se prenne une bonne baffe de temps à autre!

La réponse de Jean Leymarie, éditorialiste politique dans les Matins sur France Culture :

Le billet politique consacré au retrait d’Adrien Quatennens a provoqué plus de réactions qu’un autre, et je le comprends très bien. Les violences conjugales sont un fléau, qui nous interpelle tous.  
Les messages reçus me donnent l’occasion d’expliquer ici comment j’ai travaillé en préparant ce billet politique. Dans un premier temps, j’ai rappelé les faits, ce que nous en connaissons, avec la plus grande précision possible. Dans un second temps, j’ai exprimé un point de vue – c’est aussi mon rôle, chaque matin, dans Les Matins de France Culture. J’ai même parlé de “malaise”. Face au flot de commentaires politiques sans appel, j’ai insisté sur la prudence, le discernement qui me paraissent indispensables sur un sujet aussi lourd.  
Quelques auditrices et auditeurs me reprochent de minimiser la gravité de la “gifle” évoquée par le député, ce que je n’ai évidemment jamais fait. D’autres, plus nombreux, disent partager ma démarche et ce questionnement. Je les en remercie.

Je suis extrêmement choquée par l’intervention de Jean Leymarie ce matin concernant le traitement médiatique des violences conjugales d’Adrien Quatennens – qui, rappelons-le puisque cela semble nécessaire, a reconnu les faits. Selon votre journaliste et pour résumer grossièrement, il ne faudrait pas rendre (trop) publique une affaire qui relèverait de la sphère privée.

Incident regrettable certes mais une gifle dans un moment de tension ce n’est pas l’équivalent de mauvais traitements à répétition.
Je trouve ça cher payer d’obliger un jeune homme engagé et brillant à se retirer de la vie politique pour une gifle qui n’aurait pas dû sortir de la sphère privée.
Et pourtant je ne vote pas France insoumise et je suis féministe

Juste un immense merci pour votre position dédramatisante et intelligente. Il me semble que nous sommes de nombreuses femmes à en avoir assez d’être considérées comme de petites choses fragiles, qu’au motif de protéger, on ne laisse surtout pas venir sur le devant de la scène publique, que la vie de certaines soit ainsi mise sur la place publique sans leur consentement. Enfin, quand la dette est payée à la société, que celle-ci soit effacée serait juste la preuve que nous sommes toutes et tous civilisés.
Vous nous y aidez à France Culture, soyez en ici toutes et tous remerciés.

Quel soulagement d’entendre un commentaire aussi équilibré sur cette « affaire », commentaire qui pourrait s’appliquer à bien d’autres du même ordre exploitées sans retenue ces derniers temps. Merci Monsieur Leymarie de rappeler qu’il convient de garder bon sens, réserve et respect humain.
Et merci à France Culture, dans d’autres cas, d’avoir invité des juristes pour nous rappeler à la présomption d’innocence. Notre démocratie, si menacée ces temps-ci, a besoin de réflexion, de recul, d’apaisement.
Le procès du 13 novembre a été exemplaire en ce sens.
Quand Jean Leymarie aura-t-il une heure d’antenne ?

J’invite Monsieur Leymarie, qui semble penser qu’une gifle ce n’est pas si grave et que l’épouse concernée n’a pas souhaité porter plainte, à se rendre à une audience correctionnelle de violences conjugales.
Il pourra constater le nombre de femmes souhaitant retirer leur plainte parce que leur conjoint « à compris », « s’est excusé » ou autre… Ce qui est sans aucun lien avec la gravité des faits ou leur répétition.
Décidément, les hommes ont encore du chemin à parcourir…