Série d’explosions au Liban Mardi puis mercredi, des bipeurs et talkies-walkies des membres du Hezbollah ont explosé simultanément au Liban alors que les agents de l’organisation chiite étaient chez eux, faisaient leurs courses ou participaient à des obsèques. Ces explosions ont fait près de 40 morts, dont des membres du mouvement, ainsi que près de 3 000 blessés. Il s’agit du "plus gros coup jamais porté à la formation" pro-iranienne par Israël, selon une source proche du Hezbollah.
Israël n'a pas commenté ces attaques qui sont survenues juste après avoir annoncé l'extension de ses objectifs de guerre contre le Hamas palestinien -soutenu par le Hezbollah-, jusqu'à la frontière nord avec le Liban, pour permettre le retour des déplacés dans le nord du pays. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a estimé mercredi que le "centre de gravité" de la guerre se déplace "vers le nord" où les échanges de tirs meurtriers quasi-quotidiens avec le Hezbollah ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.
Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent par Israël étaient la destruction du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien depuis l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence ce vendredi pour discuter de la série d'explosions au Liban, qui exacerbe les craintes d'une guerre à grande échelle.
Dans les courriers envoyés depuis cette série d’explosions une question revient fréquemment : pourquoi ne pas qualifier ces attaques d’« actes terroristes » ? Les auditeurs reprochent aux journalistes de Radio France de ne pas utiliser le terme "terrorisme" pour qualifier ces événements.
Ils estiment que parler de "coup d'éclat" ou d'"opérations exceptionnelles" banalise l'horreur de la situation et ne reflète pas la terreur ressentie par la population.
Cette question soulevée par nos auditeurs est extrêmement pertinente. Nous y reviendrons demain avec Franck Mathevon, directeur de la rédaction internationale de Radio France, lors du rendez-vous de la médiatrice à 13h20 et 16h20 sur Franceinfo. Outre les éclairages sur le traitement éditorial de l’actualité au Proche-Orient, nous évoquerons également le podcast "Guerre en Ukraine", une production que des auditeurs trouvent essentielle pour suivre l'actualité du conflit et comprendre la vie des habitants de ce pays. Ils saluent la qualité des reportages et témoignages mais s'interrogent sur la raison de son arrêt en cette rentrée, malgré la guerre toujours en cours. Certains craignent que l'Ukraine ne soit plus suffisamment couverte médiatiquement, alors qu'ils estiment que ce podcast permettait de maintenir une attention nécessaire sur cette tragédie. Franck Mathevon répondra à leurs questions sur Franceinfo.
Le procès de Dominique Pelicot Le procès de Dominique Pelicot, pour les viols en série qu’il a fait subir à son épouse Gisèle Pelicot, suscite différents types de remarques.
Des auditeurs expriment leur gêne au sujet du titre donné dans les flashs ou dans les journaux « le procès des viols de Mazan ». Cette formule est perçue comme « trop neutre » et participant à un effacement des responsabilités, en minimisant l’identité de la victime et des coupables.
Ne pas évoquer, dès le titre, la victime et/ou les 51 hommes impliqués, minimise la souffrance de Gisèle Pelicot et la monstruosité des actes, considèrent des auditeurs.
Ils estiment qu’en désignant uniquement « Mazan », la commune où les viols ont eu lieu, l’expression semble diluer l’horreur des crimes, en la réduisant à une affaire localisée géographiquement. Cette approche linguistique met en avant un village, et non les actes réels ou les personnes impliquées. Un tel titre, souvent employé pour sa commodité dans les médias, crée, pour certains auditeurs, un effet de distanciation et une forme de dépersonnalisation qui diminuent la dimension morale du crime dans l’opinion publique.
La répétition de détails sordides Des auditeurs regrettent que Franceinfo rappelle à de multiples reprises que « Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué et fait violer sa femme par 50 inconnus ». Le rappel détaillé de l’affaire - toutes les dix minutes - ou chaque quart d’heure - est vécu comme une surenchère parfois insoutenable pour des auditeurs, en particulier le matin où la radio peut être écoutée dans un contexte familial, avec des enfants.
Ces auditeurs soulignent que le procès de Dominique Pelicot est emblématique des violences sexuelles et mérite une couverture conséquente mais que le niveau de détails fournis et leur redondance créent un effet de "saturation". Ils souhaiteraient un rappel moins fréquent du motif du procès, que chacun connait désormais, tout en privilégiant une couverture sobre qui ne s’attarde pas systématiquement sur des actes abjects :
« Les détails que les journalistes semblent se complaire à accumuler sur les monstruosités qui vont être jugées sont particulièrement insupportables à entendre et surtout quand ils sont répétés plusieurs fois par jour et en particulier en présence d’enfants » « Depuis l’ouverture du procès, en boucle toutes les 10 minutes environ, sur Franceinfo, on nous rappelle que Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué puis fait violer sa femme par 50 inconnus, répétition jusqu’à la nausée… Est-il absolument nécessaire de rentrer dans ce niveau de détail à chaque page d’information ? La radio, le matin en particulier, est un média familial, entendre en boucle cette histoire sordide au petit déjeuner avec des enfants autour de nous, 10 fois minimum (je n’exagère pas) entre 7h et 8h15 relève de la complaisance et non plus de l’information. Il faut désormais venir de Mars pour ne pas savoir qui est cet homme ni de quoi on l’accuse. » Il est vrai que les faits jugés à la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, sont violents, hors-normes et profondément choquants, ce qui peut rendre leur répétition difficile à entendre pour des auditeurs. Cependant, il est important de souligner que Franceinfo est une chaîne d'information en continu, et que, dans ce cadre, sa mission est de relayer en temps réel les grands moments de l'actualité. Le procès des viols en série subis par Gisèle Pelicot est un événement judiciaire majeur, suivi de près par un large public, en France et à l’international, couvert par les journalistes de Radio France avec la responsabilité qui leur incombe.
La « culpabilisation collective des hommes » Avec ce procès, des auditeurs s’inquiètent de ce qu’ils perçoivent comme "une culpabilisation collective des hommes" dans le discours public sur les violences sexuelles.
Plusieurs auditeurs regrettent que des interviews semblent insister sur l’idée que « tous les hommes sont des violeurs potentiels ». Cette généralisation choque ces auditeurs qui se sentent injustement culpabilisés simplement du fait d’être des hommes.
Ils s’interrogent sur le but recherché par ce type de propos et déplorent que les journalistes ne questionnent pas suffisamment ces affirmations afin d’éviter de nourrir un climat de culpabilité fondé uniquement sur le genre. Pour eux, ce type de discours risque d’alimenter une forme de division en désignant collectivement les hommes :
« J’ai entendu des interviews insistant sur le fait que TOUS les hommes sont de potentiels violeurs. Mais les personnes qui disent cela et brandissent cela, quel est le but recherché ? Puis entendre qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes aux manifestations du coup ils devraient se sentir coupables. Là ça va trop loin. J’aimerais demander : sommes-nous coupables juste en ayant des chromosomes Y ??? Mais où allons-nous comme ça ? Comment pouvez-vous conduire des interviews pareilles sans poser les bonnes questions ? Pourquoi est-ce devenu si normal de pointer les hommes du doigt, de les culpabiliser sans que cela ne pose problème à personne ??? Juste parce-que ce sont des hommes ? Où allons-nous comme ça ? »
L’abbé Pierre Des auditeurs expriment des réactions diverses sur le traitement médiatique de l’affaire concernant l’abbé Pierre.
Certains auditeurs estiment qu’il y a une erreur à avoir traité l’abbé Pierre comme une figure quasi-sainte, et souhaiteraient des reportages sur l’organisation actuelle d’Emmaüs pour évoquer son impact positif, afin de ne pas détourner les bénévoles et les dons.
La question du calendrier de la révélation des accusations contre l'abbé Pierre, plus de 17 ans après sa mort, suscite également des interrogations. Certains doutent des motivations derrière cette médiatisation tardive, se demandant pourquoi cela n'a pas été traité plus tôt, lorsque l'abbé Pierre était encore en vie. Des auditeurs qualifient cette affaire de «
procès posthume » de l’abbé Pierre et trouvent «
injuste » qu’on dévoile maintenant des informations sans que l’intéressé puisse s’expliquer.
D'autres remarques, plus nombreuses, portent sur l'usage imprécis du terme "Église" par les journalistes lorsqu'ils parlent de l'Église catholique. Certains auditeurs expriment leur agacement face à ce manque de précision, soulignant qu'il existe une pluralité d'Églises en France (protestantes, orthodoxes, etc.) qui ne doivent pas être confondues avec l'Église catholique. Ils demandent que cette distinction soit clarifiée dans les informations et reportages pour éviter de généraliser abusivement.
Sébastien Chenu sur Franceinfo, France Inter et France Culture Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice-président du Rassemblement national, était l’invité du 8h30 de Franceinfo vendredi dernier, de « Sens politique » sur France Culture samedi 14 septembre et de « Questions politiques » sur France Inter dimanche 15 septembre. Ses interviews sur différentes antennes de Radio France ont provoqué des réactions mitigées. Des auditeurs s'inquiètent de la présence récurrente des figures du RN, qu'ils jugent surreprésentées par rapport à d'autres partis. Certains vont jusqu'à dire qu'ils envisagent de zapper les émissions politiques en raison de cette trop grande fréquence d’invitations, tout en maintenant leurs avis positifs pour le reste des programmes.
D'autres critiquent spécifiquement le choix d'inviter une figure politique qu'ils estiment en contradiction avec les valeurs des chaînes publiques, exprimant même de « la honte » pour ces invitations.
Certains auditeurs regrettent le manque de relances de la part des journalistes sur les incohérences et contre-vérités des propos de Sébastien Chenu. Ses références littéraires « Georges Bernanos et René Char » n’ont pas manqué de surprendre. Quant aux auditeurs de France Culture, certains félicitent la qualité de l’interview et le travail de l’équipe de "Sens politique" pour avoir mené un entretien difficile avec rigueur.
Afin de respecter les équilibres de temps de parole, les rédactions ont l’obligation d'inviter les différents partis politiques à s’exprimer sur l’antenne, y compris le Rassemblement national. Or, pendant plusieurs semaines, ce dernier n’a pas répondu aux sollicitations des rédactions. Lorsqu'il a finalement accepté, le Rassemblement national a proposé un seul intervenant, Sébastien Chenu, pour s'exprimer sur les trois antennes de Radio France lors d’un même week-end. C’est ainsi que ce parti a concentré ses interventions sur une période réduite, d’où cet effet de répétition.
Joachim Du Bellay Mardi, l’Institut national de recherches archéologiques préventives a annoncé que le poète Joachim Du Bellay, mort en 1560 à Paris, a sans doute été identifié dans un cercueil retrouvé lors de fouilles archéologiques au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
L’information a bien sûr été relayée sur les antennes de Radio France et des auditeurs ont écrit, mécontents de la prononciation du prénom "Joachim" par plusieurs journalistes. Ils indiquent que le prénom, dans le cas de Joachim Du Bellay, se prononce "Joachin" avec un "ch" comme dans "machin" et non "Joakim" avec un "k". Plusieurs d'entre eux, originaires de l'Anjou ou ayant grandi dans la région, rappellent que cette prononciation leur a été enseignée dès leur enfance. Ils regrettent que la prononciation qu’ils jugent fautive ait été répétée dans plusieurs émissions, soulignant que bien prononcer ce prénom fait partie du respect des règles de la langue française et de la culture historique.
L’avis de l’Académie française au sujet de cette prononciation :
« Quand il s’agit de Du Bellay, la syllabe finale de Joachim se prononce comme celle de « machin » ; il en va de même si l’on parle du roi de Juda. Si Joachim désigne un Allemand ou un Hongrois, on prononce kime ou rime. Aujourd’hui, en France, ce prénom se prononce souvent joa-kime, mais la forme joa-chin reste parfaitement correcte. » La nouvelle grille de France Culture Ce vendredi, dans l'émission "Questions du soir", animée par Quentin Lafay, sur France Culture, Florian Delorme, délégué aux programmes, sera l'invité du rendez-vous de la médiatrice, pour répondre aux interrogations des auditeurs. Avec près de deux millions d'auditeurs l'an passé, France Culture a réalisé une saison historique. Comment, dans ce contexte, la nouvelle grille a-t-elle été conçue pour fidéliser ce public tout en innovant et en restant fidèle à l’identité de la chaîne des savoirs ?
Les auditeurs, dans leurs messages, partagent leurs questionnements, notamment sur la disparition ou le déplacement de certaines émissions. Ils s'interrogent, par exemple, sur l’absence de "Carbone 14", l’émission dédiée à l'archéologie.
Toutefois, la grille des programmes de cette nouvelle saison est globalement très bien accueillie. Les auditeurs saluent « l’intelligence », « la profondeur » et « la diversité » des nouvelles émissions, qu’ils voient comme une réponse apaisée à l’accélération médiatique contemporaine. Les nouvelles voix de Marina Carrère d’Encausse dans "Carnets de santé" et Marie Labory pour "Les midis de Culture" suscitent l’unanimité, tout comme la nouvelle séquence "Les échos d’ailleurs" de Guillaume Erner dans "Les Matins". Florian Delorme évoquera toutes ces nouveautés à 18h45 dans "Questions du soir".
Emmanuelle Daviet Médiatrice des antennes de Radio France |